In the corridors ... [PV : Akane]

**Kusawa Reio**

Nous étions à la mi-journée, les couloirs se vidaient peu à peu libérant leurs flots d’élèves se dirigeant à leurs activités, leurs cours, ou bien leurs repas selon les groupes de classes. Assis par terre, écouteurs sur les oreilles, un livre dans les mains, totalement coupé de tous ce qui l’entour, Reio s’adonnait à une révision de dernière minute. Bien que la plus pars des gens aurait pu considérer qu’il n’en avait pas besoin, Reio aimait perdre son temps le nez dans les bouquins, lorsqu’il n’avais pas la possibilité d’aller à la piscine ou de rester dans sa chambre à gratter sa guitare.
Un groupe de jeunes filles passât à son niveau, l’une d’elle le regarda en coin avant de rougir et d’accélérer et de s’engouffrer dans le couloir et de disparaître. Reio ne leur accorda pas regard, les yeux fixés sur les derniers exercices de trigo’ qu’il avait fait, cherchant une erreur introuvable et noyant son ennuie dans ses devoirs.
Une sonnerie annonçât la fin du temps impartie aux élèves et au début des cours, une deuxième retentirait dix minutes plus tard annonçant que tous les élèves devaient se trouver dans leurs classes sur le champ, et l’arrivé imminente des professeurs. C’était un petit rituel dans les écoles japonaises, cela laissait largement le temps à Reio de rejoindre sa classe, car en réalité il se trouvait actuellement juste devant, il ne s’éloignait jamais vraiment, car tant que la journée n’était pas terminé son esprit était concentrer sur ses études. Oui peut considérer cela comme un peu retro, intello, enfin tout ce que vous voulez, mais aux yeux de Reio c’était le seul moyen de s’en sortir dans la vie, utiliser son intelligence.
Le couloir se vida, et les classes se remplir, Reio ne bougea pas. Avec des gestes lent, il éteignit son mp3, réajusta la chemise de son uniforme, rangea ses écouteurs, son livre et resta un instant assis fixant le plafond le visage dénué de toutes émotions. Les élèves de sa classes lui passèrent devant sans lui prêter attention, ils avaient l’habitude de le voir ainsi isolé, à réfléchir seul.
Considérant qu’il était temps maintenant de se diriger vers sa classe, Reio se leva, mis son sac sur son épaule, jeta un regard par la fenêtre, à l’extérieurs plusieurs groupes d’élèves se dirigeait à grand pas vers les bâtiments sportif. Reio lâchât un sourire suivit d’un petit soupire, toutes ses lèvres en mouvement échangeait des mots qui finissaient par ne plus réellement avoir de sens pour ceux qui les utilisais.
Plus loin à l’horizon se dessinait les gratte ciels de Tokyo, ville brillante au pays du Soleil Levant. Là se trouvaient des milliers de regards qui n’osaient pas ce regardé, des milliers de personne parlant sans mesurer la valeur de leurs mots ou de la bénédiction de la parole.
Il lui restait peu de temps avant de rentrer en cours, mais ces quelques minutes en plus à observer, imprimant dans sa mémoire les impressions qu’il ressentait sur le moment, une mélodie s’imprimant en lui, une mélodie qu’il jetterait certainement sur le papier une fois rentré dans sa chambre, et si il avait le temps il essayerai peut-être la mélodie sur sa guitare, pour voir ce que cela donnait en réalité.
De dos au il ne vie pas arriver la jeune fille qui aillait quelque peu modifier le cours de sa petite journée tranquille. S’apprêtant à entrer dans sa classe, il se retourna, sons sourire charmant parcourant toujours ses lèvres. Il la trouvât là, face à lui, timide et jolie dans la lumière que diffusait la clarté de l’extérieur. Avec un regard interloqué il l’observât un regard étonné et intrigué cherchant à déceler ce qui n’allait pas chez cette jeune fille, et pourquoi elle était là. D’un regard circulaire, Reio se rendit compte qu’ils étaient seuls dans le couloir, personne à l’horizon. Tel deux îlots muets, ils se faisaient face, et Reio n’osa pas la laisser seule là, attendant de savoir ce qu’elle désirait, si elle arrivait à surmonter sa timidité apparente.

**Goto Akane**

Si elle avait l’audace et le courage de jurer à tue-tête et en faisant en sorte que sa voix résonne à merveille dans les couloirs, Akane ne se serait pas retenue. Oh non. Malheureusement, comme vous le savez si bien, notre petite Kane-chan était quelqu’un d’extrêmement réservée et d’assez timide, et jamais elle n’oserait briser les règlements qui imposaient le silence total dans tout le lycée à l’heure où les cours se déroulaient. Mais alors, me direz-vous, que fait-elle en train de parcourir tout Jiyuu alors qu’elle devrait être en train de suivre son cours, d’écouter le professeur et d’écrire sagement sur ses cahiers ? Disons que … c’était une situation à la fois simple et compliquée. Exactement comme la jolie Akane, simple et compliquée. Retournons alors quelques instants en arrière, voulez-vous ?

Après être sortie du réfectoire, le ventre bien plein, Akane avait pris le temps de flâner quelques instants dans la cour. L’air frais du dehors et cette petite promenade ne pourrait lui faire que du bien. Et en plus, le décor magnifique des arbres fleurissant sous le vent printanier ne faisait qu’exalter la petite bébête qui logeait dans son crâne – entendez par là son imagination. Elle dût tout juste retenir son envie de tournoyer comme une idiote parmi les pétales tombants au pied des cerisiers. Son carnet de notes à la main, elle s’assit, puis sortit un crayon qu’elle avait glissé derrière son oreille et commença à griffonner deux trois choses qui lui sortaient de l’esprit. Ah, dommage que les cours reprennent dans même pas quelques instants. Alors, que faisait-elle ici ? Elle se leva brutalement, sortant de sa rêverie, et pressant le pas vers les bâtiments, alors que la première sonnerie se faisait déjà entendre.

Elle arriva au bout du couloir qui menait à la classe de 1B. De toute façon, c’était bon, il lui restait encore dix minutes, ce n’était pas la fin du monde. Mais, dernièrement, elle avait décidé d’être un peu plus sérieuse et assidue en cours. Elle s’apprêta à pénétrer dans sa classe … Vide. Totalement vide. Même les meilleurs de la classe, les « fayots » n’y étaient pas. C’était plutôt inhabituel. Surprise, Akane réfléchit. Normalement, elle était sensée avoir cours d’anglais … Bref, un cours banal ! Alors, pourquoi personne n’était encore là ? Elle s’assit machinalement – et un peu impétueusement – sur une table et fouilla dans sa tête. A moins que … Ah ! Mince alors ! Akane s’était soudainement rappelée que la sensei d’anglais avait précisé avant-hier que le prochain cours se ferait en salle audio … Et manque de bol … La jeune fille ne savait pas où se trouvait cette fichue salle audio ! Elle se tourna vers l’entrée pour voir si personne n’était dans les parages, puis elle prit la figure entre les mains pour afficher une tête de désespérée à la façon des personnages de manga. C’était une façon inutile d’évacuer le stress.
Où pouvait bien se trouver cette salle ! Et dire qu’elle n’avait que dix minutes – non, neuf minutes dix – pour l’atteindre ! Autant dire que c’était mission impossible. Jiyuu était quand même un assez grand lycée. Il faut dire qu’Akane n’avait jamais mis le pied dans cette salle... Enfin. Elle sauta à terre, puis prit ses affaires en direction de la sortie. Il faudrait bien commencer par quelque part. Elle marcha d’un pas vif mais discret, pour éviter qu’on la remarque dans les salles déjà occupées longées par les couloirs. Elle décida de monter les escaliers.

Elle arriva en face d’un autre couloir. Les panneaux affichés devant l’entrée de chaque salle, perpendiculairement aux murs, lui indiquaient qu’elle était dans le couloir des classes de troisième année. Peut-être … Elle décida d’avancer silencieusement dans le couloir, marchant lentement, regardant droit devant elle. Droit devant elle … Quelqu’un. Juste une seule personne, le couloir était aussi vide qu’une longue mer sans fin, comme on l’aperçoit au bord de la plage, transperçant l’horizon. Un jeune garçon lui tournait le dos, sûrement un élève posté devant l’entrée de sa classe. Les fenêtres laissaient passer quelques rayons d’un soleil d’après-midi, qui baignait la chemise blanchie du garçon d’une teinte d’un beige très doux. Fascinée par la beauté légère du reflet sur sa chemise, elle n’avait même pas remarqué qu’elle marchait sans s’en rendre compte vers lui. Et évidemment, le garçon se retourna.

Akane cligna des yeux rapidement avant de virer rapidement au rouge. Le jeune garçon la fixait, sans un mot, attendant quelque chose d’elle, l’interrogeant de ses yeux. Elle resta aussi muette que lui, presque pétrifiée. Puis, son cerveau se remit à marcher normalement. Peut-être que lui savait où se trouvait la salle ! Elle pourrait lui demander … Si elle réussissait à faire sortir ces mots de la bouche. Elle n’osait pas le regarder en face, et ne réussit pas à soutenir son regard, qu’elle baissa immédiatement, horriblement gênée. Il fallait que ce soit un garçon, en plus ! Et pas moche, avouons-le. Enfin. Son système d’encouragement intégré s’agita en elle. « Gambatte, Kane-chan ! »

« Excuse-moi … Tu saurais où se trouve la salle de … euh, la salle audio ? »

Elle déglutit légèrement après avoir rouvert les yeux. Qu’est-ce qu’elle pouvait être ridicule, parfois…

**Kusawa Reio**

Le couloir était à présent totalement vide, et seul le bruit régulier et diffus de la respiration des deux jeunes gens coupait le silence tendu qui s’était installé entre eux deux. Les joues de la jeune fille prirent une teinte pourpre, elle cligna des yeux plusieurs fois, tandis que Reio ne bougeait pas d’un pouce, un regard serein et quelque peu amusé collé sur son visage. Lui qu’il trouvait les filles souvent un peu cruche, celle là avait le don de l’amuser et de l’attendrir. Son regard timide semblait ne pas supporter la vu de son visage, et si il n’avait pas été aussi poli qu’il ne l’était, Reio en aurait certainement rit.

« Excuse-moi … Tu saurais où se trouve la salle de … euh, la salle audio ? »

C’était une blague ?! Ou alors … cette petite tête timide et perdu était nouvelle dans ce lycée, car tout le monde (ou presque) savait que Reio était muet, qu’aucun mot n’est jamais sorti et ne sortirais jamais de sa bouche, et que bien qu’il ait vraiment envie de l’aider, cette jeune fille c’était malheureusement trompé de personne afin de lui indiquer de chemin.
Reio poussa un long soupir en baissant la tête, puis il releva les yeux avec un sourire, désignât la cage d’escalier qui se trouvait derrière lui, puis il lui montra sa gorge et un signe de croix indiquant qu’il ne pouvait parler, ou du moins il espérait que la jeune fille le comprendrait ainsi, il y avait peu de chance qu’elle ne parle le langage des signes, et de toutes les manières il n’avait pas le temps de le vérifier. Puis avec un autre soupire, il posa son sac à terre, se mis à genoux et s’afféra pour sortir une feuille et un stylo afin d’expliquer par un plan plus ou moins détaillé à la jeune fille comment se rendre à son cours.
Déjà le professeur de la classe de troisième année B venait de rentrer dans la salle et fermait d’un coup sec le shôji en bois derrière lui, ce prof avait toujours eu des réactions un peu brusque mais il n’était pas méchant, enfin c’est ce que pensait Reio. Mais le moment n’était pas à l’observation du personnel de l’établissement, mais plutôt à diriger cette jeune fille dans le lieu ou se déroulait très certainement un de ses cours de langue.
Reio commençât à crayonner un plan, mais il s’aperçut qu’il c’était trompé d’angle pour le couloir, elle risquait de se retrouver à l’autre bout du lycée si elle suivait ce plan. Jetant un regard en bien à sa montre, Reio constat qu’il ne lui restait plus que quelques minutes avant le début des cours, c’était peine perdu, il n’aurait pas le temps de finir le plan et de lui expliquer avant qu’elle n’arrive à la salle de classe.

*Bon il va falloir que j’utilise les grands moyens … il n’y a plus qu’une chose à faire !*

Reio rangea à la va vite ses affaires dans son sac, le ferma rapidement, puis jeta un dernier regard à la jeune fille, elle semblait avoir compris la situation, mais afin d’éviter tous malentendus, il lui montra sa montre en désignant l’aiguille des minutes qui était si prêt de l’heure de la seconde sonnerie. Il fallait donc qu’ils se dépêchent.
Reio attrapât alors le poignet de la japonaise, fermement, mais sans exercer une pression trp dur, lui adressa un dernier sourire rassurant ainsi qu’un mouvement de tête lui indiquant qu’il fallait qu’elle le suive, et ils s’élancèrent dans le couloir, Reio tenant fermement le poignet frêle de la jeune fille dans ses longs doigts de pianistes. Ils traversèrent l’étage à une vitesse recors, et s’élancèrent dans les marches qui menaient au troisième étage, Reio s’aidant de la rampe afin d’aller plus vite. Dans quelques moins de deux minutes ils seraient devant la salle, si rien ne les ralentissait ou ne les retenais bien sur !

**Goto Akane**

Ridicule, n’est-ce pas ? Akane s’en voulut à mort. Mais qu’est-ce qui lui avait pris de déranger ce garçon qu’elle ne connaissait même pas ? Il avait sûrement ses propres problèmes, il n’avait évidemment pas le temps de s’occuper de ceux de la jeune fille, voyons. Il fallait juste qu’elle se débrouille seule ! Il fallait qu’elle soit plus forte, et puis point. Elle allait toujours rester isolée, donc autant qu’elle fasse les choses par soi-même. Quelle imbécile elle faisait. Toujours à embêter les autres autour d’elle. Bien joué, Kane-chan ! Toujours là pour chouiner auprès des autres, et demander de l’aide. La preuve, avec Takishima ! Et la seule leçon qu’il lui avait donnée, justement en n’étant pas auprès d’elle, c’était bien celle-ci : on n’est jamais mieux servie que par soi-même.

Akane soupira, un peu sans raison. Lui aussi, mais bien sûr pas pour la même raison. Il sourit doucement, puis indiqua la cage d’escalier du bout de son doigt. Et ensuite, il lui fit comprendre par deux gestes très simples – Akane n’était pas idiote – qu’il était dans l’incapacité de parler. Et elle se souvint immédiatement. Ce garçon là … Il y avait une fois où elle avait vu un groupe de filles gloussant idiotement comme des dindes le pointant du doigt et en sautillant sur place tout en riant … Mais l’une d’entre avait tout de suite cassé l’ambiance du joyeux petit groupe – et elle avait bien fait, d’ailleurs – en précisant que Kusawa Reio, le nom qu’elle avait mentionné, était bien et bel … muet. Quelle ironie du destin d’être allée demander une information tout bête à quelqu’un qui ne pourrait pas lui répondre, n’est ce pas ? C’était à se cogner la tête contre un mur.

Pourtant, comme pour la contredire, il s’assit à terre, posant son sac sur ses genoux et en sortant une feuille blanche et un crayon. Il gribouilla rapidement un plan, et Akane se baissa elle aussi à son tour pour le prendre, mais, il secoua la tête et se releva aussitôt après avoir rangé ses affaires dans son sac à la va-vite. Au même moment, le professeur qui devait avoir cours dans la salle de Kusawa pénétra dans la classe, refermant d’un coup sec et violent la porte en bois clair de cerisier derrière lui, sans un coup d’œil vers les deux personnes postées juste à l’entrée de la classe. Bonjour la politesse. Aïe aïe aïe … Elle s’en voulait de plus en plus de lui avoir simplement demandé de l’aide. Heureusement, il n’en fit rien. Il lui adressa juste un simple regard, auquel Akane répondit par un regard également. Le stress atténuait sa timidité, et sans s’en rendre trop compte, elle avait réussi à soutenir son regard. Il tapota sa montre pour lui faire comprendre qu’ils ne leur restait pas beaucoup de temps – un fait qu’Akane ne manquait évidemment pas de comprendre. Sans attendre sa réaction, il lui agrippa doucement le poignet et lui jeta un sourire compréhensif. Malgré l’anxiété, elle ne put s’empêcher de rougir.

Ils se lancèrent alors vers les marches qui menaient vers l’étage supérieur, à toute vitesse. Les longs doigts de Kusawa ne la serraient pas fortement, mais il fonçait à toute allure, et Akane en était surprise. C’était vraiment très gentil de sa part de prendre le risque de rater son cours – surtout avec la tête du professeur qui venait à peine d’entrer dans sa classe – juste pour l’aider, alors qu’il la connaissait à peine. Doublement gênée, elle coordonnait ses pas à l’allure vive du garçon qui fonçait à toute vitesse, montant les escaliers quatre à quatre en se tenant à la rampe. Arrivant dans le couloir du troisième, elle s’arrêta pour prendre le temps de respirer un peu. Avec un sourire franc, elle prononça à mi-voix, non pas à cause de sa timidité maladive, mais à cause de l’effort.

« … Merci. »

Ça, c’était un mot qui ne nécessitait pas beaucoup d’efforts à Akane pour qu’elle le dise, au moins. Elle pensait pouvoir trouver son chemin à partir de là. Enfin. Il ne restait plus que deux minutes. One minute left !, aurait dit la sympathique professeur d’anglais. Sympathique oui, mais un peu limite sur les retards, quand même. Raison de plus pour se presser, n’est-ce pas ?

Une silhouette apparut, comme sortie de nulle part, en plein milieu du couloir. Longue et fine. Ça ne pouvait être que celle là. La silhouette du surveillant le plus craint de tout le lycée. Kirisame-san. L’horreur de Jiyuu. Toujours en train de tiquer quand les élèves bavardaient bruyamment devant lui – et encore, si les élèves osaient le faire ! Toujours en train de déverser sa haine de la jeunesse sur une pauvre victime qui passait par là. Et pire que tout, ce qu’il ne supportait pas, c’était les « dépravés », comme il les appelait, qui traînaient dans le couloir sans raison, à courir, et à piailler. Bien sûr, les seules personnes qui échappaient à ses railleries étaient les Kaze no Shounen, mais ça, c’était bien une autre histoire. Parce que s’il posait le regard sur les deux jeunes, ça risquait de mal se passer… Mais pourquoi le destin s’acharnait-il sur la pauvre Akane comme ça ?!

Hj – J’espère juste qu’on a le droit de foutre un PNJ débile comme ça en plein rp. C’était juste pour mettre un peu plus d’action. Mouhaha.

**Kusawa Reio**

La course effrénée des deux jeunes gens prit fin au niveau supérieur, ils s’arrêtèrent de consœur, et reprirent leurs souffles. Reio sourit devant le visage rougit de la jeune fille, en quelques secondes il se sentant soudain plus proche d’elle, sans même connaître ni son nom, ni son âge. Tout ce qu’il savait c’est qu’elle devait être nouvelle à Jiyuu pour ne pas savoir qui il était, et pour ne pas savoir ou ce trouvait la salle audio. Leur duo devait avoir un air quelque peu comique vu de l’extérieur, et qui se serait attendu, à voir Kusawa Reio en compagnie d’une inconnue, en compagnie de quelqu’un tout cour. En dehors des heures de cours, et du club, il était plutôt rare de le voir de le voir entouré de ses camarades, préférant la compagnie des livres et de sa guitare.

« … Merci. »

La voix de la jeune fille se perdit un peu à cause de son souffle saccadé. La sympathie que Reio ressentait à l’égard de cette petite inconnue, s’accentua, il la trouvait décidemment bien mignonne, et bien polie pour une petite nippone. Lui qui avait observé tant de jeunes filles, voyait en celle-ci quelque chose de différent, de plus pure.
Reio entendit des pas feutrés à sa gauche, des pas qu’il était capable de reconnaître entre cent, personne d’autre que Kirisame-san ne pouvait arriver comme ça à l’improviste. Un soupire intérieur prit forme en Reio, il fallait qu’ils tombent sur lui, en ce moment même, alors que le temps leurs manquaient, alors que la jeune fille n’était plus qu’a quelques mètres de sa salle, et lui-même quelques secondes pour rentrer dans sa classe, et rejoindre les autres 3A.
Reio se retournât vers le surveillant, affichant de nouveau son visage neutre et quelque peu passif. Kisame-san savait très bien que Reio n’était pas un fauteur de trouble, mais aux yeux de surveillant qu’importe les antécédents, un élèves était toujours une potentiel source d’ennuie, de chahut et de désordre, c’était là ses maîtres, mots et il ne dérogeait jamais à cette pensée, qui le suivait partout dans le lycée, et que les élèves connaissaient assez bien pour se tenir à carreau en sa présence. Bien évidemment les Kaze no Shounen faisaient exception comme toujours, ce qui commençait à avoir le don d’agacer le jeune homme.
Reio sortit de sa poche une petite feuille grise de l’administration de l’école, en vérité cette feuille ne lui servait à rien, il y avait juste marqué dessus que Reio était muet et donc considéré comme handicapé, termes qu’il haïssait plus que tout. Il ne sortait jamais cette feuille, bien qu’il soit obligé de la porter en permanence sur lui, et il espérait bien que pour une fois, elle allait vraiment lui servir à quelque chose.

« Alors, alors, alors Kusawa, traîne dans les couloirs au moment de la reprise des cours ?! Ce n’est pas dans tes habitudes ! Et mademoiselle Gôto, vous devriez être en classe jeune fille. »

La voix du surveillant était sèche et pourtant une pointe de moquerie pointait dans ses paroles. De tous le personnel de l’école, c’était bien l’un des personnages ue Reio avait le plus de mal à apprécier. Mais au moins, il venait de lui donner une information importante, la jeune fille avait pour nom de famille Gôto, et une fraction de secondes le jeune homme se demanda avec quels Kanji écrivait-elle son nom. Puis de nouveau, l’esprit de Reio se concentra sur le problème qu’il avait pour le moment, et cela n’avait rien à voir avec une histoire de Kanji.

« Montre moi ce que tu as dans ta main Kusawa … oh ton certificat d’handicape, et dis moi à quoi cela peut-il bien te servir de me le montrer jeune homme ? »

*et zut !*

Cela n’avait pas marché, ce bout de papier ne lui servait décidément à rien, dés qu’il rentrerait au dortoir il le foutrait à la poubelle se certificat. Et si on le lui demande il n’aurait qu’à répondre qu’il l’avait perdu ! C’était une affaire conclut ! Reio se retournât vers mademoiselle Gôto un sourire peiné sur les lèvres, finalement il n’aura été d’aucune utilité pour elle. Il espérait qu’elle ait bien une idée pour les sortir de ce mauvais pas, car si elle n’en avait pas, ils étaient bon pour se revoir dans la salle de retenu à la fin de la journée. Ce fut exactement le moment que la sonnerie choisit pour se faire entendre, décidant ainsi de la fin du temps imparti aux élèves pour regagner les cours.

**Goto Akane**

Kirisame-san avait beau être un hautain personnage, cela n’empêchait pas à Akane d’avoir une énorme envie de pouffer de rire quand elle le voyait. Elle n’était pas intimidée devant ce genre d’adultes qui se croyaient supérieurs aux autres, et surtout aux élèves. Son visage portait sans cesse une expression dédaigneuse, la lèvre supérieure retroussée et son nez aquilin légèrement relevé, comme s’il sentait une odeur nauséabonde. Sa coiffure parfaite – une raie sur le milieu – le faisait-il donc se sentir si sûr de soi-même ? Ses cheveux gras brillaient dans les rayons solaires, dévoilant son affreux défaut capillaire. A moins qu’il n’ait rajouté une tonne de produits chimiques dans sa chevelure poivre et sel de cinquantenaire ? Tout cela pour dire qu’on se demandait réellement pourquoi Kirisame-san restait toujours à son poste après autant d’années. Surtout qu’il ne semblait pas vraiment enthousiaste de faire ce travail. A moins que le fait de toiser les élèves comme s'ils étaient des déjections animales le réjouissait au plus au point, peut-être ? Ça expliquerait donc tout !

Il les regarda de haut en bas, puis s’avança de son pas – qui se voulait distingué, mais qui dévoilait bien son agacement – vers le duo de marathoniens. Kusawa se tourna vers lui, le regard indifférent, atone, et fouilla dans la poche de son pantalon. Il en sortit un papier grisâtre, tout chiffonné sans doute d’avoir traîné sans ménagement dans la poche de son propriétaire. Akane ne voyait pas en quoi un papier gris et morne pouvait les faire échapper à une perte de temps de « conversation » avec Kirisame, mais, bon, les papiers administratifs ont toujours un pouvoir quelconque sur les surveillants, les professeurs, bref, l’autorité en général.

« Alors, alors, alors Kusawa, traîne dans les couloirs au moment de la reprise des cours ?! Ce n’est pas dans tes habitudes ! Et mademoiselle Gôto, vous devriez être en classe jeune fille. »

Alors, Kusawa Reio n’était pas de ces garçons qui faisaient du chahut dans les couloirs, en sautant comme des primates, en regardant sous les jupes de filles quand il y avait un courant d’air qui les assistait dans leur observation malsaine ou en ricanant avec une voix nasillarde. Enfin, en ce qui consistait à faire du bruit, c’était légèrement impossible pour lui. Mais pour que Kirisame-san lui fasse remarquer qu’il n’était normalement pas un élève en retard et qu’il avait pour habitudes d’être un étudiant ponctuel et plutôt sage, c’est donc qu’il devait vraiment l’être. Ce n’était pas parce qu’on n’était muet qu’on était forcé de rester dans son coin, Akane le savait. Enfin, elle le pensait.

« Montre moi ce que tu as dans ta main Kusawa … oh ton certificat d’handicap, et dis moi à quoi cela peut-il bien te servir de me le montrer jeune homme ? »

Ah, ben, c’était raté pour la théorie de la supériorité inaliénable des papiers administratifs ! Ça n’avait donc eu aucun effet sur le surveillant, et en plus, comme pour donner le coup de grâce à la jeune fille qui se sentait déjà bien coupable, la sonnerie retentit. L’horreur. Kusawa s’était tourné vers elle avec un petit sourire désolé, mais pourtant, c’est bien elle qui avait à s’excuser ! Maintenant, ils étaient dans la ligne de mire de Kirisame. Akane aurait parié n’importe quoi qu’il aurait été terriblement heureux de les compter dans sa liste des élèves collés. Bien joué, Kane-chan !
Quoiqu’il en soit, elle se devait bien d’arriver en cours. Mais avant, il fallait bien qu’elle s’excuse auprès du pauvre garçon. Elle était à la limite de se faire hara-kiri, tellement elle était rongée par la culpabilité. Elle se tourna vers le jeune garçon, s’inclina doucement, puis lui adressa un sourire gêné.

« Je suis vraiment, vraiment désolée. Et encore, mille fois merci. »

Les règles de politesse l’imposaient. Sa conscience aussi. Mais, elle était vraiment surprise et contente qu’il ait autant fait pour l’aider, alors qu’il aurait très bien pu l’ignorer. Elle lui en était sincèrement reconnaissante. Maintenant, il fallait juste qu’elle suive le couloir, tout simplement, non ? La salle audio ne devait sûrement plus être très loin.

« Gôto, Kusawa, c’est bon pour cette fois ! Mais si ça reproduit, vous ne m’échapperez pas ! »

Kirisame-san avait vraiment envie de les prendre par le col et de les traîner de force en retenue, cela se lisait clairement sur son visage. Mais, ce n’était pas le moment de satisfaire ses désirs machiavéliques. De toute façon, les deux élèves devant lui se devaient d’être en cours, qu’il veuille ou pas !

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