Aujourd'hui était le grand jour. Enfin. Pour Risa, ça l'était. La veille, elle s'était démenée pour préparer quelques gâteaux au chocolat. Son point fort en cuisine, c'était sans aucun doute la pâtisserie, et il fallait dire qu'elle adorait cela.
Enfin, là, elle voulait donner du meilleur d'elle même pour la simple et bonne raison que ces gâteaux avaient un destinataire : son coach, Hanazawa Shin.

Elle avait passé toute son après midi à réaliser ces petits gâteaux, et bien sûr, elle avait pris soin de tout décorer, même la boîte.
N'était-ce pas idiot ? Passer son après-midi à faire des gâteaux pour un garçon..Si ça l'était. Enfin..Risa était complètement aveuglée...Il fallait vite qu'elle se réveille. Elle en avait conscience, mais malgré cela, elle ne cessait pas de rêver..Si elle voulait se rapprocher de Shin, il fallait employer les grands moyens, et puis qui n'aimait pas les sucreries ?

Enfin, la matinée avait été très longue, un cours d'histoire, un cours d'anglais, puis deux heures de littérature japonaise...Elle avait eu la tête ailleurs toute la matinée, avec son air béa et son sourire niais. Oui, elle avait l'air d'une parfaite niaise, qui rêvait les yeux ouverts. Elle avait passé sa matinée avec sa tête soutenue par ses coudes..Elle n'avait pas écouté un seul mot du cours.
Elle ne savait même pourquoi elle avait autant hâte, elle savait par avance que Shin se ficherait de ces gâteaux et lui les redonnerait..Mais il y avait toujours un petit espoir, hein ?
Avec tout ce qui s'était passé, Risa voulait voir les choses du bon côté, même si en ce moment, elle broyait plutôt du noir..Disons qu'elle voulait faire des efforts pour ne pas passer du côté obscur et déprimer.

A l'heure où la sonnerie de fin des cours retentit, la pause de midi commençait, et Risa tenterait sa chance dans peu de temps.
Elle ne s'était pas maquillée, pour l'occasion, et ses cheveux étaient coiffés comme d'habitude, elle ne voulait pas avoir l'air d'une poupée vivante, et puis..En faire trop n'était pas non plus son truc. Elle restait simple..Après tout, elle n'avait pas l'air d'une mannequin, elle était une fille tout bonnement « banale ».

La jeune nippone alla déjeuner au réfectoire, en compagnie de Jeremiah, sans forcément lui dire ce qu'elle comptait faire.
Pourquoi était-elle aussi stressée ? Pourtant, elle n'allait pas se déclarer, juste offrir des chocolats pour le remercier de la supporter. Car oui...Risa savait elle même qu'elle était incontrôlable parfois, elle était énergique, parlait beaucoup trop..

Enfin, le moment était venu. Après avoir fini son repas, elle se dirigea vers la classe de la 3B, en espérant trouver Hanazawa. Elle marchait dans les couloirs, tout en serrant le paquet contre elle. En fait, on aurait dit qu'elle allait offrir des chocolats pour la Saint-Valentin, mais ce n'était pas le cas. Elle avait l'air d'une parfaite idiote, mais heureusement, elle était restée sobre dans sa décoration.

Risa arriva enfin devant la salle de classe, et observa à travers les vitres transparentes. Shin était là...Et il n'était pas seul en plus. Il était entouré de ses « copains ». La jeune fille pris une bouffée d'air afin de reprendre un peu de courage, puis elle resta dans l'embrasure de la porte...En essayant d'attirer l'attention de Shin. Elle lui fît un signe, assez discret tout de même, elle ne voulait pas ameuté toute la classe. Si ils assistaient à cette scène, elle serait fichue, et tout le monde se moquerait d'elle..Elle tenait quand même à préserver sa petite « popularité ». Après tout, elle était vue comme une fille sympathique, rigolote et discutant avec tout le monde, avec sa sale habitude de s'incruster dans les conversations.

Heureusement, Shin l'aperçu, puis sorti de sa classe. Ça, au moins, c'était fait, et il n'y avait pas eu trop de casse.
Alors qu'il arrivait vers elle, Risa commença à rougir fortement.

« Ano...Salut... » dit-elle en souriant « Ano...Tiens, c'est pour toi. » dit-elle, en lui tendant le paquet remplit de gâteaux. « Si tu n'aimes pas, tu peux me les rendre sans problème.. ».

(La reprise du RP est difficile, sorry si c'est pas terrible ><)

La seule raison pour laquelle Shin dormait paisiblement, la tête posée sur ses bras croisés, en plein cours, était bien sûr qu’il était la personne la plus influente de toute l’école. Enfin, ça c’est ce qu’il aimait bien se dire, mais dans un sens ce n’était pas faux ; aucun élève n’osait le défier, et même les professeurs évitaient de faire des remous en sa présence. Pour des raisons complètement différentes, mais ça n’empêchait pas que le résultat était le même : il avait la sainte paix. Il pouvait faire ce qu’il voulait, quand il voulait, et – délivrance ! – il n’avait même plus besoin de porter son uniforme grâce à cette connerie de coaching, qui lui donnait ce privilège. Pas qu’il l’ait déjà porté, on s’entend.
Ce ne fut qu’au son de la cloche que Shin daigna relever la tête, encore à moitié dans les vapes. Et même sa gueule de déterré avait réussi à attirer à quelques filles de sa classe des gloussements nerveux et admiratifs. Quelles dindes. Elles continuaient à être en pâmoison devant lui-même après qu’il leur ait toutes brisé le cœur – en les invitant à partager son lit, puis en les jetant sans regarder derrière. Un vilain, qu’elles disaient, mais tellement beau…

Les filles étaient si bêtes.

Shin sortit de son sac un sandwich acheté le matin même dans une superette et mordit dedans à pleines dents, après s’être nonchalamment assis sur le coin de son bureau. La plupart des gens étaient partis déjeuner à la cafétéria, mais les bains de foule n’étaient pas trop son truc ; il préférait donc rester ici, rejoint par quelques ‘amis.’ Il resta silencieux alors que trois autres Shounen faisaient la conversation, se contentant de quelques hochements de tête à l’occasion. Le leader silencieux n’en était pas un qui, pour autant, était aveugle : il remarqua bien assez tôt qu’on les épiait. Enfin, épier n’était peut-être pas le mot idéal, mais ça ne changeait rien au fait qu’une jeune fille se tenait sur le pas de la porte. Et une qu’il connaissait ; Ikeda Risa, une étudiante de qui il était le coach. C’était bien la seule raison pour laquelle il se rappelait de son nom… ou même de sa tête. Quoiqu’elle était bien mignonne, elle semblait juste terriblement coincée, et traumatiser les gamines ce n’était pas trop son trip à vrai dire. Croisant son regard, il comprit bien rapidement que c’était à lui qu’elle avait à faire ; légitime, considérant qu’il était son coach et tout ça. Selon le directeur, il devait être présent pour ses petits protégés. Tu parles. Lâchant un soupir, il se laissa glisser au sol et traversa la conversation de ses camarades, qui ne s’interrompit que pour jeter un regard curieux vers la porte avant de reprendre de plus belle. Une fois à l’extérieur, il s’appuya sur le mur du couloir et observa un instant la demoiselle, l’air de dire « Tu m’veux quoi ? »

« Ano... Salut... » Elle avait un joli sourire, malgré ses joues rouge pivoine. Shin était habitué à ces comportements, et se contenta d’hocher la tête pour lui rendre la salutation. « Ano...Tiens, c'est pour toi. Si tu n'aimes pas, tu peux me les rendre sans problème… » Des… gâteaux ? Ses sourcils haussés trahirent momentanément sa surprise, alors qu’il se saisissait du paquet. Punaise, elle s’était laissée aller sur la déco’ cette petite… il avait rarement droit à des trucs faits à la main, mais plutôt à des gâteaux et autres sucreries achetées dans des magasins haut de gamme. Forcément, ce serait mauvais, dommage.

« C’est sympa. C’est pour quelle occasion ? »

Diplomate ? Pas pour un sou. Disons seulement qu’il ne connaissait pas la gentillesse spontanée ou la simple envie d’offrir un cadeau pour faire plaisir, alors forcément il avait besoin d’un motif, d’une justification pour donner quoi que ce soit. Dans sa tête, c’était pareil pour tout le monde, bien sûr. Sans attendre davantage, il ouvrit le paquet et jeta un œil peu assuré à l’intérieur : ça ne sentait pas mauvais, mais ça ne voulait rien dire. Enfin, étant fanatique de tout ce qui était sucré – même s’il se refusait à l’avouer – il piocha un petit gâteau à l’intérieur et mordit dedans, sur ses gardes. Surprise : ses yeux s’écarquillèrent l’espace d’un instant et il fixa le gâteau comme si c’était un alien.

« Y’a quoi dedans ? »

Oui, il les trouvait délicieux ; mais ça il n’allait certainement pas lui admettre. Après tout, s’il avait vraiment écouté et compris Risa, il aurait capté que ce dont elle avait besoin c’était de refaire un peu son estime de soi et d’être appréciée, mais ça il était peut-être trop bête pour le comprendre. À moins qu’on lui dise clairement, ce qui risquait pas d’arriver.

Bien sûr, Risa avait pleinement conscience d'être une gêne pour une Shin. Cela se voyait, il soupirait à chaque fois qu'on lui parlait de coaching, et avait des réactions assez franches. Après tout, il ne devait pas être assez patient pour s'occuper de jeunes gens complètement paumés, il devait avoir d'autres chats à fouetter !

Enfin, Risa non plus n'aurait pas souhaité se retrouver embarquée dans tout cela. Elle n'aurait pas aimé s'occuper de camarades qui étaient tantôt introvertis, tantôt très peureux face aux gens..Cela devait être une lourde tâche à porter, elle n'y serait sans doute pas arrivé, elle était à l'écoute, mais elle était un peu trop énergique. Elle devait faire peur aux gens parfois ! Enfin, elle était contente d'être à la place du coaché, et pas du coach. Elle n'aurait pas vraiment pu aider ces personnes.
Shin le pouvait-il ? Elle n'en savait rien..Mais sous cette carapace de garçon agressif se trouvait sûrement un cœur d'or. Ou pas.

Peut-elle était-il comme elle, peut-être jouait-il la comédie en permanence, peut-être pas.

A présent, elle était devant la salle de classe de Shin, et cherchait absolument à capter son regard. Peine perdue. Il ne la remarquerait sûrement pas.
Risa resta là, comme une idiote, en plein milieu du couloir. Shin était occupé à discuter avec ses amis, les Kaze no Shounen.
Elle n'aurait aucune chance, c'était certain.
Risa allait baisser les bras quand elle vît Shin se lever, et puis la rejoindre.

Contrairement à lui, elle portait l'uniforme, heureusement, elle avait ajouté sa touche personnelle. Premièrement, elle avait raccourci la jupe, comme les lycéennes japonaises savaient le faire, ensuite, elle avait troqué sa veste d'uniforme pour un pull sans manche en laine fine, qui était bleu marine, et qu'elle avait enfilé par dessus une chemise à manches courtes. Après tout, l'été allait bientôt arriver, elle ne supportait déjà plus son uniforme d'hiver.

Elle arrêta bien vite de rêvasser. Son cœur s'était vide accéléré. Ohlala. Elle avait toujours peur de commettre l'irréparable en présence de Shin. Vous voyez, Risa était une jeune fille qui devenait complètement maladroite en présence du garçon dont elle était follement amoureuse. En l'occurrence, c'était Shin.
Et puis, elle avait souffert en faisant ses gâteaux, elle en avait fait brûler quelques uns, d'autres étaient complètements déformés. Bref, elle avait choisi les meilleurs, ceux qui paraissaient succulents.
Bon, elle était plutôt bonne en cuisine, par comparaison aux autres filles du club. Enfin, la différence était surtout qu'elle ne passait pas ses heures de club à discuter de garçons, même si elle participait à la conversation, elle aimait s'occuper, et ne supportait pas de ne rien faire.

Plus Shin approchait, plus son cœur accélérait. Heureusement, elle arriva à reprendre le contrôle, et elle repris un visage neutre.
Il ne la gratifia même pas d'un « salut », enfin, remarquez, elle avait l'habitude ! Shin n'était pas très pacifique. Et puis, elle s'en fichait, pour le moment !
Elle n'attendit pas plus longtemps, et lui présenta le paquet, tout en rougissant légèrement. Ah ce qu'elle détestait paraître amoureuse ! Ça la faisait ressembler à toutes ses filles qui étaient folles de Shin. C'était vraiment très agaçant, elle ne voulait pas avoir l'air d'une pauvre cruche qui criait de joie à chaque fois qu'elle le croisait.
Sans plus attendre, Shin saisit le paquet.

« C’est sympa. C’est pour quelle occasion ? »

«  Euh c'est...Enfin, j'ai fais des gâteaux, et j'ai pensé à toi..Alors voilà, je te les offre. Il n'y a pas d'occasion spéciale. »

Ah, quelle belle comédienne !
Inquiète, elle vît Shin regarder dans la boîte, puis il saisit un gâteau avant de croquer dedans.
La jeune nippone le vît écarquiller les yeux. Oh mon dieu ! C'était aussi dégoutant que ça ?!

« Quoi ?  » demanda t-elle paniquée.

Pourtant, elle avait bien vérifié le goût des gâteaux et elle les avait trouvé délicieux.

« Y’a quoi dedans ? »

Risa était complètement déstabilisée.

«  Ano..Du chocolat..hum..et des zestes d'orange.. » Elle fît une pause rapide «  Ce n'est pas bon ?  Tu n'aimes pas le chocolat ? Tu n'aimes pas l'orange ?! »

Si c'était ça, elle irait se cacher trèèèès loin.

Pour ce qui était de manquer de patience, Risa avait dans le mille ; Shin n’était non seulement pas très patient, mais quiconque le titillait un peu trop longtemps se prenait la colère du chef des Kaze no Shounen en pleine tête. Enfin, certes il se calmait rapidement après avoir évacué, mais ses colères en avaient impressionné plus d’un depuis qu’il était à Jiyuu. Heureusement pour elle, Risa était une fille. Shin ne se mettait jamais en colère contre une fille ; il n’avait pas de honte à être méchant envers elles, mais il ne se mettait jamais en colère. Disons qu’au maximum, Risa avait dû supporter un Shin pas très agréable qui serrait les dents pour ne pas s’arracher les cheveux de la tête, et c’était le cas pour la plupart des filles.
Toujours est-il qu’il avait une obligation autre que celle de ne pas se frustrer contre une nana, ce qui était une obligation morale pour lui. L’autre obligation en était une académique : assurer son rôle de coach et par conséquent, ne pas ignorer ses petits agneaux lorsqu’ils avaient besoin de lui. Enfin, il ne voyait pas trop où et quand des gens pourraient avoir besoin de lui, mais si ça les amusait… En voyant Risa près de la porte, il ne put donc faire comme si elle n’était pas là et se contenta de se traîner les pieds jusqu’à la porte, non sans bien lui faire comprendre que ça ne lui faisait pas plaisir.

« Euh c'est...Enfin, j'ai fais des gâteaux, et j'ai pensé à toi… Alors voilà, je te les offre. Il n'y a pas d'occasion spéciale. » Le cadeau ne le surprit pas, sans qu’il ne le montre pour autant. Après tout, des filles qui l’avaient dans l’œil, il n’y en avait pas qu’une – sans prétention… ou pas – alors il avait l’habitude. Ce qui le surprit davantage fut le goût des biscuits ; il avait l’habitude des friandises et autres gâteaux achetés dans des magasins de luxe par des filles qui croyaient ainsi davantage se faire remarquer. Autant dire qu’il ne recevait jamais, jamais de pâtisseries faites à la main par les filles en question. Et s’il avait pensé que ce serait définitivement mauvais si elle les avait fait elle-même, il devait admettre que c’était un goût qu’il n’avait jamais expérimenté. C’était bien pourquoi il lui avait demandé ce qu’elle avait pu mettre dedans, s’amusant intérieurement de la panique de la demoiselle. Si seulement elle savait qu’au fond c’était un compliment… même s’il ne le dirait jamais ouvertement. « Ano..Du chocolat… hum… et des zestes d'orange… Ce n'est pas bon ? Tu n'aimes pas le chocolat ? Tu n'aimes pas l'orange ?! » Elle parlait bien trop celle-là…

« J’ai encore rien dit à ce que je sache… »

Et ce n’était pas tout à fait faux. Enfournant un autre gâteau dans sa bouche, il observa peu discrètement Risa, le regard indiscret. Elle était vraiment mignonne, dommage qu’elle soit aussi idiote – selon lui. Enfin, généralement, c’était les idiotes qui tombaient amoureuses de lui. Et il arrivait bien souvent à les glisser entre ses draps… ce qui se trouvait être une optique intéressante. Une étincelle malicieuse vint danser brièvement dans son regard.

« Ça se mange. Tu m’en referas… à l’occasion… ? »

Shin en mode charmeur, c’était toujours joli à voir… mais jamais à expérimenter. Enfin, lui s’amusait beaucoup, mais quiconque le connaissait savait qu’avec cette attitude n’était jamais venu la moindre once de sentiment autre que l’envie de se divertir. Presque imperceptiblement, Shin s’était avancé vers Risa, de façon à ce que leurs visages soient près l’un de l’autre.

Une petite « panique » s'était emparée d'elle. Après tout, elle avait passé du temps à cuisiner..Mais les offrir à Shin n'était sûrement pas une bonne idée, après tout. Il se fichait sûrement d'elle dans son dos, ou même carrément en face d'elle, mais elle était trop aveugle pour s'en apercevoir. Certes, aveugle, mais pas idiote non plus. Elle savait pertinemment ce que Shin pensait d'elle..Et elle s'y était déjà préparée avant de proposer sa candidature afin d'être coachée. Mais bon...Risa était le genre de fille qui ne baissait pas les bras, sauf si quelque chose de vraiment gros arrivait..Et puis, c'était Shin. Elle allait l'avoir, elle en était certaine ( ou pas ) !.

Elle lui avait donc donné ces chocolats, et il avait goûté. Et suite à cela, il avait tiré une tête plutôt..Enfin, Risa ne savait pas du tout comment interpréter sa réaction. Sauter de joie ou pleurer ?
Par inadvertance, elle aurait pu oublier un ingrédient, ou quelque chose comme ça. Mais pourtant elle avait goûté, avant de l'offrir !
Le doute s'empara d'elle. Il lui demanda alors quels étaient les ingrédients qui avaient servis à la confection de la sucrerie. En voyant sa réaction, elle cru qu'il était allergique à quelque chose, ou qu'il n'aimait tout simplement pas.
Risa lui demanda directement s'il aimait les chocolats.

« J’ai encore rien dit à ce que je sache… »

Oh. Certes. Il n'avait encore rien dit..D'ailleurs pourquoi avait-elle paniquée ? C'était sûrement pas peur de ne pas lui plaire..Oh qu'elle était aveuglée ! Non vraiment, il fallait qu'elle se focalise sur autre chose, pas sur Shin. Risa était le genre de fille qui devenait gourde si elle croisait le regard de son « bien-aimé ».
Il fallait vite se ressaisir. Après tout, Risa ne devait pas paraître trop gênée ou apeurée..Connaissant Shin il en profiterait sûrement...Et puis, elle ne voulait pas avoir l'air de la jeune fille frêle complètement gaga, et qui pensait que son « bien-aimé » était un ange tombé du ciel..Oh par pitié.

Elle leva donc les yeux vers lui.

«  Non mais..je voulais savoir..Parce que..Ça me permettrait de m'améliorer..Ne ! » Risa sourit, puis baissa les yeux.

Décidément, Shin était trop intimidant. Et pas seulement pour elle, environ la moitié du lycée redoutait Shin. Il était le chef des KnS, ne portait pas l'uniforme, affichait cet air suffisant et quelque peu démoniaque sur le visage..Et il était connu pour ne pas être très patient, et il s'énervait très facilement.
Point positif, ils avaient le même caractère, enfin, Risa était beaucoup plus gentille, cependant. Point négatif : il pouvait vraiment s'énerver contre elle si elle était trop contraignante..Et elle n'aimait pas du tout cette idée.
Après tout, comment réagirait t-elle ? Peut-être qu'elle lui répondrait, peut-être pas..Elle essayerait sûrement de se contenir.

Tout en baissant les yeux, Risa sentit le regard de Shin qui était posé sur elle. Oh ce qu'elle détestait ça ! Qu'était-il en train de mijoter ?
Elle se mordait la lèvre, quand tout d'un coup, Shin ouvrit la bouche?

« Ça se mange. Tu m’en referas… à l’occasion… ? »

Ça..Ça se mange ?! Oh mon dieu. Il aimait bien alors ! Cela la rassurait profondément. Au moins ce n'était pas immangeable. Cela la soulageait. Être dans un club de cuisine et ne pas savoir cuisiner, c'était un comble ! Heureusement, avec le temps Risa s'améliorait..Comme quelqu'un prenant des cours de théâtre ou jouant au basketball.

Risa leva donc les yeux vers Shin, mais elle s'arrêta brusquement dans son élan. Il était à quelques centimètres d'elle, vraiment tout près.
La jeune femme sursauta. Bon sang , que faisait-il là ? Quelles étaient ses intentions ?

«  Ah euh..C'est cool, si ça se mange.. »

Il fallait qu'elle trouve quelque chose, sinon elle allait perdre ses moyens. Une idée lui vînt en tête. Ce n'était peut-être pas une idée de génie, mais bon !
D'un seul coup, elle s'accroupit sur le sol, puis se releva à quelques centimètres de là, afin de s'éloigner de Shin.

«  Ahah...Je croyais que tes lacets étaient défaits..Je n'aurais pas voulu que tu te casse une jambe.. »

Avait-elle vérifié que ses chaussures avaient des lacets, au moins ?