Aujourd’hui, c’était dimanche, et Ken était allongé sur son lit, à l’internat. Une fois de plus il avait refusé de rentrer le week-end chez lui pour ne pas avoir à supporter la vue et les commentaires dérangeants de sa génitrice agaçante. Mais ce n’était pas la seule et unique raison qui motivait le nippon à camper à l’internat un week-end supplémentaire, ou du moins de rester cloîtré dans sa chambre alors que le soleil brillait au dehors. En effet, aujourd’hui, l’une des connaissances et maintenant amie proche faisait son retour au lycée après une petite absence plus ou moins involontaire.
Mettons vous dans le contexte : Shimizu Kaori était une jeune fille de bonne famille que Ken avait rencontré durant ses années de collégien. A l’époque ils fréquentaient tous les deux des établissements privés et ils avaient quelques connaissances en commun. De toute façon, les fils et filles à papa étaient toujours bons copains. Peu importe, malgré leurs fréquentations communes ils ne se parlaient pas beaucoup. Et pourtant, ce fut au lycée qu’ils apprirent à faire connaissance, et ce tout récemment.
Ken avait toujours trouvé Kaori froide, hautaine et manipulatrice mais avait pu constater un changement radical. Il avait appris que la jeune femme était tombée enceinte de sa première relation amoureuse. Sur le coup, il n’avait pas cru à la rumeur puisque la brune prônait l’abstinence avant le mariage, en tout cas c’était ce qu’elle aimait répéter à qui voulait l’entendre à l’époque.
Mais cette rumeur se révéla vraie, et Ken fut devant le fait accompli lorsqu’il aperçut que le ventre de la jeune femme avait doublé de volume. Et, en bon saint bernard qu’il était, alors que tout le monde lui tournait le dos au lycée, et qu’elle se retrouvait seule au pied du mur, il avait agi en sens inverse des autres : lui qui ne s’était jamais grandement intéressé à elle avait voulu la soutenir.
Pourquoi ce soudain intérêt ? La grossesse de Kaori avait apparemment inculqué des sentiments plus doux en elle, et elle était devenue plus sociable et moins hautaine. Se sentant exclue, son caractère avait semble-t-il changé, et Ken était moins réticent à l’aborder.

Aujourd’hui, c’était dimanche, et après son accouchement, Kaori remettait enfin les pieds à Jiyuu. Elle profitait du week-end pour s’installer à l’internat puisqu’apparemment elle ne vivrait plus chez ses parents. Il ne connaissait pas tous les détails mais en tout ils n’avaient pas supporté la « trahison » de leur fille et avaient refusé de l’héberger plus longtemps.
Ken s’était proposé pour accueillir sa nouvelle amie à l’internat et lui faire visiter un peu. Et puis, ce serait plus agréable pour elle de s’installer avec de la compagnie que seule, surtout que les quelques internes restés ce week-end comme lui pour réviser au calme risquaient de la montrer du doigt. Et le nippon voulait la protéger de ce genre d’événements. Elle était physiquement faible de son accouchement, et moralement de ce rejet de la part de sa propre famille et de la plupart de ses amis.

Ken attendait donc un message de Kaori pour sortir de sa chambre. Il devait l’attendre devant le bâtiment de l’internat, pour l’aider à porter ses valises. En espérant qu’elle n’aurait pas d’ennuis sur le trajet ou qu’elle ne croiserait pas d’élève à la mauvaise langue dans la cour.
Bientôt, son téléphone vibra. Ken s’en empara aussitôt et put lire un bref « je suis arrivée » en guise de message. Kaori était toujours très brève dans ses mails et le jeune homme n’était pas contre, il ne savait jamais trop quoi écrire lui non plus. Il se leva d’un bon, enfila ses chaussures et sortit.
Vêtu d’une simple chemise à carreaux et manches courtes ouvertes sur un débardeur blanc, ainsi que d’un jean foncé, le brun arriva bientôt au pied de l’internat, juste à temps pour voir la silhouette de la jeune fille se dessiner dans son champ de vision.
Elle marchait d’un pas rapide puisqu’elle arriva bientôt à sa hauteur. Souriant maladroitement, Ken la salua d’un signe bref de la main, puis il saisit la plus lourde des valises, laissant à Kaori le soin de porter son sac de cours et un petit sac qu’elle avait également.

─ Je t’accompagne jusqu’à ta chambre, comme ça tu déballeras tes affaires.

Il marqua une courte pause, dévisageant la jeune fille. Elle avait un visage épuisé, et une mine déconfite. Il ne la fréquentait pas en tant qu’amie depuis longtemps mais n’aimait pas la voir si dépitée. Il fronça légèrement les sourcils avant de dire :

─ Toi, ça va ?

Hj – bon voilà, je poste direct dans la chambre de Kaori comme ça ^^ Le titre est genre trop naze et le post ... pas mieux XD

Ken arriva à la hauteur de sa nouvelle amie. Elle avait maigri, d’après ce qu’il pouvait en juger, et son visage paraissait fatigué. De légers cernes soulignaient ses yeux en amande, elle ne souriait que très peu, elle semblait être ailleurs. Le nippon n’osait pas trop la questionner sur tout ce qui s’était passé, imaginant très bien à quel point le poids de son « erreur » devait être lourd pour elle. Bien sûr, il ne connaissait pas les détails de l’histoire qui avait amené Kaori à en arriver là, mais il l’acceptait telle qu’elle était et la soutiendrait tant qu’elle en avait besoin.
Il lui faisait donc office de guide et ils se mirent en route jusqu’aux chambres des filles. Les garçons pouvaient s’y rendre mais seulement en journée. De toute façon, il avait prévenu le directeur qu’il s’occuperait de l’installation de son amie. Apparemment, tout le corps enseignant était au courant pour l’absence involontaire de Kaori mais c’étaient les élèves les plus inquiétants. Railleurs, moqueurs, mauvaises langues et surtout désagréables, ils n’avaient pas hésité à montrer la brune du doigt dès que la rumeur avait été confirmée concernant sa grossesse. Le pire dans tout ça, c’était qu’il y avait de ses amis qui lui avaient tourné le dos. Ken trouvait cela profondément ridicule, à quoi bon se proclamer l’ami de quelqu’un si c’était pour le jeter dès que quelque chose survenait ? Pour sa part, c’était l’incident qui était arrivé à Kaori qui avait fait qu’ils s’étaient rapprochés. Avant, il avait du mal à cerner sa personnalité et se contentait d’échanger des politesses avec elle au collège, rien de très original. Mais visiblement il faisait partie des rares personnes à ne pas lui avoir tourné le dos à cause de sa grossesse non désirée et ce n’était pas le moment de le faire. S’il avait eu un grave problème, Ken aurait aimé avoir du soutien de la part des autres.

Il s’était inquiété de son état, elle avait l’air épuisée mais surtout triste, dépitée, comme si quelque chose lui manquait et qu’elle se sentait mal. Cependant, elle essaya tant bien que mal de le rassurer en lui disant que tout allait bien, que c’était juste l’hôpital qui l’avait épuisée cette semaine. Il essaya de s’en convaincre et de mettre sa curiosité dans sa poche pour ne pas causer plus de soucis à Kaori et sourit maladroitement. Elle lui avait retourné sa question :

─ Moi ? Eh bien, comme tu peux le voir, je suis en pleine forme !

Après tout, passer ses journées à lézarder ne fatiguait pas beaucoup. Quant au sport, il en faisait beaucoup mais ça maintenait sa force physique justement. Le nippon avait un rythme de sommeil et de vie quotidienne assez régulier, de ce fait il n’était pas trop épuisé en général, sauf quand il revenait d’une fête bien évidemment …
Ils arrivèrent devant la porte de la chambre de Kaori, et Ken jeta un coup sur cette dernière pour voir qui serait sa colocataire : Von Strusle Leise. Hum, ce nom ne lui était pas inconnu, en tant que KnS il en voyait du monde, mais son visage ne lui revenait pas en mémoire. Il espérait juste que cette fille se révèlerait être quelqu’un de sympathique et qu’elle serait cool avec Kaori. Elle avait bien assez de problèmes pour s’en rajouter avec son éventuelle colocataire.
Quelle ne fut pas la mine déconfite de la nippone quand elle découvrit l’aspect de la chambre. C’était certain que ce n’était pas le grand luxe, Jiyuu était un lycée public et donc ses moyens n’étaient pas des meilleurs. Elle devait sans doute constater le changement radical entre son ancienne chambre, spacieuse, éclairée, décorée, et celle-ci, aux murs blancs, sans posters ni cadres, avec seulement deux lits, deux armoires et deux bureaux. Et les sanitaires étaient communs, elle risquait de ne pas apprécier.
Lui aussi avait ressenti ça au début : il fallait avouer que même s’il n’était pas le genre de gosse de riche à profiter de son statut pour faire le paon devant les autres, il était très fier de sa grande chambre à la demeure familiale, avec tout confort et tout dedans. Mais il s’était vite adapté à cette petite chambrette de fortune, car même si le confort n’était pas le même, l’atmosphère était bien plus posée. Son colocataire, un des élèves qu’il coachait, était assez calme, et Ken finirait bien par le dérider.

─ Tu auras tout le temps de décorer ta chambre à ton goût ! dit-il en souriant.

Ken observa la jeune fille s’asseoir sur son lit, elle devait vraiment être épuisée. Lui s’adossa contre le mur, en face d’elle. Elle lui demanda alors de lui raconter ce qu’elle avait manqué pendant son absence, et lui parla du coaching. Il croisa les bras, regarda un instant le plafond, et finit par dire :

─ Oh bah … Il y a cette fille qui essaie de sortir de son anorexie, un qui manque cruellement de confiance en lui et qui est tout maigrichon, je me demande ce qu’il a … Et puis, y en a un qui m’a pris pour modèle en Basket, et c’est mon coloc’ à l’internat. Il est plutôt cool !

Ken sourit. Kaori avait l’air de préférer vouloir parler de choses futiles pour le moment, et il n’allait pas la forcer à lui parler de son horrible semaine à l’hôpital. Il avait essayé de lui rendre visite une fois mais à l’accueil on lui avait annoncé qu’elle refusait catégoriquement toute visite. Il avait donc renoncé et s’était dit qu’il se rattraperait à son retour. Chose faite.

HJ – désolée pour le temps d’attente j’ai été débordée en rp et IRL. XD