«Hum, comment dire... » Akane est sympathique. Gentille. Serviable. Oui, oui, toi, là, je te vois venir en te disant "Youpi, une nouvelle amie bien sympa" ou "Youpi, un nouveau pigeon". Oui, mais non. Enfin, non mais oui. Oh et puis zut, hein ! Disons-le franchement. Akane est timide, timide au point qu'elle se renferme sur elle-même. Vous verrez plus de fois son faciès rouge pivoine que coloré de son teint normal, habituellement clair comme une pêche blanche - les pêches qui sont justement ses fruits préférés ! Elle est toute de suite angoissée si elle est abordée par quelqu'un parce qu'elle ne sait justement pas quoi dire. Elle prend alors la fuite ou reste muette, les yeux écarquillés et la respiration retenue. Ce qui fait qu'elle est souvent solitaire, traînant par ci par là, perdue dans ses pensées. Elle s'est réfugiée dans son amour pour le surnaturel et le mystère, lisant beaucoup, ou se promenant avec un cahier de notes où seul Dieu sait ce qu'elle écrit dedans. C'est une fille d'une imagination fertile et sans limites, aussi, faut bien qu'elle la lâche quelque part.

Question goûts, à part ce qui a déjà été dit précédemment, elle a aussi une passion pour l'arrangement floral, ou ikebana. Elle s'est inscrit au club du lycée, espérant que ça changerait au moins quelque chose à sa maladive timidité, mais en vain. Aussi, ses couleurs préférées sont le bleu et l'orange. Son plat préféré, le tonkatsu. En général, c'est une petite gourmande qui dès qu'elle sent une odeur de nourriture, vous pouvez être sûr que son ventre gargouillera en réponse, même après un bon repas. Et elle a un faible pour les choses, les styles, les comportements, les personnes qui sortent de l'ordinaire, bien qu'elle prendra toujours de bonnes distances et préférera étudier ce genre de cas de loin.

Certaines vies sont normales. D'autres ne le sont pas. Celle d'Akane est on ne peut plus banale. Elle est né un mois de juin, en plein Tokyo, plus précisément dans le quartier branché et agité d'Ikebukuro. Sa mère, Yumi, une secrétaire comme les autres, et son père, Akira, un employé ordinaire, ne se marièrent pas par amour. De toute façon, ils étaient si submergés par leur travail qu'ils n'avaient même pas le temps de tomber amoureux. On ne sait plus par quelle alliance de famille on les a marié. Pourtant, ça ne leur empêcha pas d'avoir une certaine forme d' affection l'un pour l'autre, et eurent même une fille, Akane. Ils ne cachèrent pas qu'ils eurent l'impression d'avoir atteint une certaine forme de bonheur en ayant un enfant, malgré leur relation plutôt vague et floue.

Akane grandit donc parmi cette normalité sans limites. Bien sûr, ses parents étant souvent absents, elle apprit rapidement à se débrouiller seule. En tout cas, en ce qui concerne les tâches ménagères et la vie à la maison. A l'école, ce n'était pas trop ça. Plutôt mignonne et gentille, Akane fut rapidement appréciée de tous. Et avouons que ça allait également en cours. Pourtant, elle ne saurait dire pourquoi, la jeune fille n'arrivait jamais à un placer un seul mot. Quoi de plus stressant qu'une personne capable de vous juger, seulement grâce à vos mots, vos gestes, votre manière d'être ? Akane préférait ravaler sa salive avant d'ouvrir la bouche. Et encore si seulement elle réussissait à le faire. Elle détestait se retrouver dans un lieu public toute seule. Elle se sentait toujours à l'étroit, sa respiration devenait saccadée et son rythme cardiaque s'accélérait. Elle devint rapidement une "marginale" et resta à l'écart de ses camarades, se faisant de très rares amies avec qui elle se sentait à l'aise. Et l'on a bien précisé "amies" au féminin pluriel, parce qu'avec les garçons, l'adolescence, la puberté, les hormones et tout le blablabla-tralalala que vous connaissez déjà, c'était pire. A peine un petit coup d'oeil sans but particulier, et Akane manquait de s'évanouir faute de souffle. Et les rares fois où son coeur s'emballait à cause d'une raison plus naturelle en voyant un beau garçon défiler devant ses yeux, elle savait que ce n'était même pas la peine de rêver.
C'est ainsi que naturellement, elle se réfugia dans ses passions pour le surnaturel - à force de louer des DVD de films du genre - et admirait toutes les personnes qui sortaient de son environnement ordinaire et ennuyeux. Même si Akane désirait à tout prix se débarrasser de sa timidité, elle ne voyait pas comment.

Ses parents l'inscrirent au lycée Jiyuu, un lycée à l'apparence correcte, ni trop réputé et cher, et ni trop rempli de voyous. Un lycée banal, en quelque sorte. Akane n'en fut même pas étonnée. Par contre, ce qui l'impressionna, en arrivant dans Jiyuu, ce fut ce soit-disant dispositif de coaching ... Se faire aider pour réussir socialement et scolairement, quoi de mieux pour un cas désespéré comme le sien ? Elle décida donc de se faire aider le plus mystérieux - encore sa passion du surnaturel, n'est-ce pas - des Kaze no Shounen, le dénommé Takashima Kyousuke. Si elle espérait qu'elle allait l'aider, alors elle se rendit rapidement compte qu'elle avait eu tout faux ! Mais peut-être pourrait-elle encore surpasser sa timidité d'une autre manière ?