Commençons par le commencement, d’abord, il faut savoir que Jeremiah déteste son nom ainsi que son prénom. Pour des raisons bien précises, mais en général, c’est dut au fait que personne n’est capable de prononcer les deux sans faire d’erreur. Il préfère donc se faire surnommer Jay. Plus simple et en même temps plus difficile à mal prononcé, voilà qui est parfait. Ensuite, il est loin d’agir comme tous les asiatiques typiques. Non, monsieur venant d’arriver du pays des burgers, il n’a que la langue des nippons et même encore, il n’est donc pas du tout aussi poli qu’ils le sont - du moins qu’ils sont supposés être. Il a tendance à agir trop familièrement avec les gens qu’il rencontre, même si c’est la première fois. Ce qui en soit peut le rendre très attachant ou très énervant dépendant du point de vue. Il a aussi l'habitude de se rendre le plus plus intéressant possible, souvent c'est en racontant la superbe -fausse- vie qu'il a eu au pays des burger. C'est un bon menteur et un excellent manipulateur, bien qu'il n'en use que pour faire croire aux gens qu'il a toujours eu une vie parfaite, ce qui n'est pas le cas, évidemment. Ensuite, contrairement à beaucoup de nippon, monsieur n’a aucune difficulté avec l’estime de soi. En effet, il est au contraire assez imbu de lui-même. Jeremiah a une légère tendance à se lancer des fleurs un peu n’importe quand, mais bon évidemment, comme on peut s’en douter, c’est simplement pour cacher quand il a besoin d’aide ou quand il ne se sent pas à son meilleur. Car eh oui, même s’il le cache derrière des airs de grosse brute américaine, il est en fait plutôt sensible. Certainement pas au point de pleurer, et surtout pas devant quelqu’un, mais il a un côté plus attentionné et plus délicat qu’il cache.

En dehors de ça, Jay est un bon ami. Assez marrant, il aime bien faire rire les autres ou se ridiculiser pour remonter le moral de question. Très loyal, il n’hésitera jamais à défendre qui que ce soit qu’il apprécie suffisamment, avec les poings si nécessaire. D’ailleurs, c’est un jeune homme très impulsif qui ne perdra pas une seconde avant de vous refaire le portrait si vous l’énervez. Bon il y a une petite nuance à faire, ce n’est pas une brute épaisse non plus, il ne frappera jamais une demoiselle ou même des gens qui sont drastiquement plus faibles que lui. Puis il n’est pas stupide, très intelligent et surtout très appliqué pour ses études, il tient à réussir, mais ne fera pas un cas de dépression si ce n’est pas le cas. Assez chiant quand il a envie de l’être, il ne se gênera pas pour taquiner, voir énerver, les personnes qu’il aime bien et oui c’est vraiment une marque d’affection pour lui. Finalement, il faut surtout comprendre que Jeremiah est un jeune homme beaucoup plus complexe qu’il en a l’air. Il faut simplement apprendre à le connaitre et pas se décourager en voyant son comportement plus typique des américains.

Niveau goûts, Jay retourne chercher sa culture première; hamburgers, football américain, jeux vidéos de guerre. Il a seulement ajouter les arts martiaux comme étant sa nouvelle passion du moment, le football américain n’étant pas particulièrement populaire en terre nipponne. Oui parce que disons le tout de suite, il est un passionné des sports. Heureusement, avec sa carrure de géant, il est plutôt doué dans pratiquement tout ce qu’il entreprend au niveau sportif. Puis niveau vestimentaire, il se contente d’un peu n’importe quoi, du moment que c’est confortable et que ça a une certaine classe.

À en croire ce que Jeremiah dit sur sa vie, on pourrait croire qu’elle est digne d’un conte de fée. Après tout, son père est très riche et sa mère est une jolie, grande, américaine dans la fleur de l’âge. Ces deux points sont totalement véridiques, aucun doute là dessus. Sauf que son père n’entra dans sa vie que lorsqu’il atteignit l’âge de 10 ans. Triste n’est-ce pas ? Oui bon, il fallait s’y attendre, leur rencontre n’avait rien d’un moment romantique et plein d’amour, voir un coup de foudre, non ce n’était rien de tout ça. En effet, le père de Jay était en voyage d’affaire et après une longue soirée bien arrosée, il réclama les services de quelqu’un. Ce quelqu’un était la mère du jeune homme, elle s’offrait en échange d’argent. Vous pouvez facilement comprendre ce qui s’est passé dans la chambre d’hôtel. Quelques semaines plus tard, alors que l’homme était retourné dans son pays, la jeune femme qu’était la mère de Jeremiah se découvrit enceinte. N’ayant pas l’argent pour avorter, elle fut contrainte de garder le petit. C’est finalement dans un appartement miteux, avec les soins de sa grand-mère, que le petit naquit. Bien que le terme petit n’était pas vraiment approprié considérant la taille qu’il avait, même en tant que poupon. Si sa grand-mère accepta d’aider la mère du petit garçon le temps qu’elle se trouve un emploi, c’était uniquement pour Jay. Après tout, ça faisait un moment qu’elle avait renié sa fille, depuis qu’elle s’était tourné vers une certaine façon de faire son argent en fait...

Malgré le fait qu’il n’était pas vraiment voulu à la base, il eut droit à une certaine attitude maternelle de la part de sa mère. Ils vivaient dans un petit appartement miteux de Boston et il devait sans cesse vivre avec l’éternelle question de s’il était adopté. Après tout, il ressemblait plutôt à son père, qu’il n’avait jamais vu, et le seul point en commun qu’il avait avec sa mère était sa grandeur. Les voisins s’amusaient donc à faire des rumeurs comme quoi il était adopté ou que le père c’était poussé, ce qui en soit n’était pas nécessairement faux. Le pire resta l’attitude de ses camarades de classe. Jeremiah avait gardé le nom de son père soit Date, sauf que personne ne se souciait de le prononcer comme il le fallait, personne ne sachant vraiment comment le faire d’ailleurs. Il se faisait donc appeler ‘date’ -prononcé à l’américaine comme si on parlait d’une date d’anniversaire- et se faisait un peu regarder de travers à cause de son peu de ressemblance avec le reste des américains. Il n’avait donc pas beaucoup d’amis, puisque par dessus tout il n’était pas riche à l’époque. Ils vivaient relativement bien pour une famille monoparentale, mais ce n’était pas extraordinaire, Jeremiah n’avait rien de ce que ses camarades de classe avait et c’était visiblement important. D’autant plus qu’il fréquentait -pour une raison obscure, soit le financement de papa- une école réservée aux enfants fortunés. Quelque chose qui n’arrivait pas fréquemment à Boston, puisqu’à l’époque il ne se souciait pas trop de ses études.

Lorsqu’il atteignit l’âge de 10 ans, un homme vint cogner à sa porte. C’était un asiatique, assez grand en comparaison aux autres nippons, et il était bizarre. D’abord parce qu’il semblait le connaitre, mais surtout parce qu’il le traitait comme s’il était son fils. « Sais-tu qui je suis ? demanda l’homme.
- Pas du tout, mais si vous voulez voir maman, elle n’est pas là, répondit le gamin de 10 ans tout en continuant de dévisager l’homme.
- En fait, c’est toi que je viens voir bonhomme. Tu vois, c’est moi ton papa, fut ce qui combla le court silence qui s’était installé entre eux. » Heureusement pour tout le monde, la mère de Jeremiah arriva quelques instants après. Elle reconnut l’homme qui l’avait aidé financièrement en échange qu’elle n’essaie pas de le contacter, de dire à sa femme qu’il avait eu un enfant avec une autre femme. Elle reconnut le père de son enfant, père que le garçon en question n’avait jamais vu. Elle demanda donc à son fils d’aller voir sa grand-mère, simplement pour avoir du temps pour comprendre ce que cet homme faisait là. Elle avait tenu sa partie de l’entente alors que faisait-il chez elle ? Alors que le gamin était chez sa grand-mère, le père lui expliqua que sa femme et son fils avait péri dans un accident de voiture, qu’il n’avait qu’une fille à la maison avec lui. Il n’avait donc pas d’héritier, il proposait donc à la dame qui était assise devant lui, de déménager avec lui au Japon, de cette façon il pourrait adopter officiellement le petit Jeremiah, que tout se passerait bien à partir de maintenant. Cette offre fut refusée par la mère du garçon qui somma à l’homme de sortir de chez elle. Elle ne voulait pas que son fils soit adopter par un type qui avait fermé les yeux sur son existence pendant 10 ans. Plus tard dans la journée, Jay retourna chez lui pour trouver sa mère en train de pleurer, il s’approcha d’elle et lui demanda: « Maman, est-ce que c’était vraiment papa ? Il est où ?
Non Jay, ne t’occupe pas de cet homme, il ne reviendra plus, lui répondit-elle en le serrant dans ses bras. »
Mais le petit n’était pas dupe, il se doutait bien que sa mère lui cachait quelque chose...

Les années passèrent et il entra au lycée. La vie était légèrement mieux, puisqu’il commença à faire du sport, notamment du football américain et du football. Il se faisait un peu plus respecté lorsqu’il montrait son talent pour le sport, mais cela ne dura pas éternellement. À l’âge de seize ans, Jeremiah fut expulsé de son lycée pour s’être battu à plusieurs reprises. Il ne supportait plus d’être le seul gamin différent, d’être celui qui n’avait pas de père dans les activités père-fils. Il voulait revoir cet homme, lui demander s’il était vraiment son père. À la place de l’annoncer à sa mère, il se trouva un emploi qui remplaçait le lycée et voilà qui lui permettait de cacher la vérité. Puis, un jour, alors qu’il revenait du travail, il trouva sa mère allongée sur le sol. Elle était malade, et ils avaient besoin d’argent pour la soigner. En fouillant dans les papiers de sa mère pour trouver le numéro d’une quelconque personne, le jeune homme tomba sur celui d’un homme; Date Takeharu. Sachant que ce devait être son père, voir l’homme qu’il avait vu il y avait six ans, il décida de l’appeler. Après une longue discussion, Jay prit la décision d’aller vivre au Japon avec sa mère. De cette façon, son père paierait pour les traitement de sa mère. Voilà pourquoi il est maintenant en terre nipponne depuis deux ans. Deux longues années durant lesquelles, le jeune homme alla au meilleur lycée qui soit, retrouvant des notes et surtout s’inventa une vie plus parfaite pour être plus accepté qu’il ne l’avait été dans le passé.